"Une résidence c'est avant tout partager les quotidiens de familles, d'équipes, de travailleurs, de gens qui attendent, qui viennent aux nouvelles... bonnes, mauvaises. D'histoires simples à difficiles, l'hôpital a une image complexe, en particulier un site comme le pôle femme-enfant. Mêlant bonheurs des maternités et aigreurs des anorexies.

Témoigner photographiquement de cette aventure à laquelle tous les humains ont à être confrontés : entrer dans des espaces médicalisés, espérer la vie, y croiser la mort. Ces choix, ces questionnements, ces responsabilités qui impliquent des multitudes de sentiments seront les matières premières, au pluriel de ma venue à Flers. Rendre compte et voir, rencontrer, ce qu'il y a d'humain ici.

Utiliser la photographie, outil que je fréquente depuis plus de 10 ans. Trouver des vérités aussi simples parfois que l'amour des enfants, du « commun » à toutes les populations avec qui j'ai eu à vivre ces dernières années. Du Guatemala à Reykjavik, les distances et les cultures sont « antipodiques ». Donc venir à Flers, à l'hôpital et au pôle femme-enfant, c'est aussi me confronter à un territoire proche de ma culture, ou plus exactement mes racines. Me confronter à des réalités françaises actuelles alors que j'ai souvent exulté mon travail dans des exotismes.

Confronter mes savoirs des « gens » dans un espace clos et complexe, une ville dans la ville... le tout à la campagne. Tenter de le comprendre pour en faire des images qui seront une vérité."